" L'ambition de quelques individus d'abord, de quelques classes sociales ensuite, érigea en principe vital l'esclavage et la conquête, et enracina, plus que tout autre, cette terrible idée de la divinité. Dès lors, toute société fut impossible sans, comme base, ces deux institutions : l'Église et l'État. Ces deux fléaux sociaux sont défendus par tous les doctrinaires.
A peine ces institutions apparurent dans le monde que tout à coup deux castes s'organisèrent : celle des prêtres et celle des aristocrates, qui, sans perdre de temps, eurent le soin d'inculquer profondément au peuple asservi l'indispensabilité, l'utilité et la sainteté de l'Église et de l'État.
Tout cela avait pour but de changer l'esclavage brutal en un esclavage légal, prévu, consacré par la volonté de l'État suprême. (...)
Mais si les prêtres, les augures, les aristocrates et les bourgeois, des vieux et nouveaux temps, purent croire sincèrement, ils restèrent quand même sycophantes. On ne peut, en effet, admettre qu'ils aient cru à chacune des absurdités qui constituent la foi et la politique. (...)
Même au temps de l'ignorance et de la superstition générales, il est difficile de supposer que les inventeurs de miracles quotidiens aient été convaincus de la réalité de ces miracles. On peut dire la même chose de la politique, qu'on peut résumer dans la règle suivante : " Il faut subjuguer et spolier le peuple de telle façon qu'il ne se plaigne pas trop haut de son destin, qu'il n'oublie pas de se soumettre et n'ait pas le temps de penser à la résistance et à la révolte. "
Comment donc, après cela, s'imaginer que des gens qui ont changé la politique en un métier et connaissent son but, c'est à dire l'injustice, la violence, le mensonge, l'assassinat , en masse et isolé, puissent croire sincèrement à l'art politique et à la sagesse de l'État générateur de la félicité sociale ? Ils ne peuvent pas être arrivés à ce degré de sottise malgré toute leur cruauté. L'Église et l'État ont été de tous temps de grandes écoles de vices. L'histoire est là pour attester de leurs crimes : partout et toujours le prêtre et l'homme d'État ont été les ennemis et les bourreaux conscients, systématiques, implacables et sanguinaires des peuples. "
In Michel Bakounine, L'Église et l'État
A peine ces institutions apparurent dans le monde que tout à coup deux castes s'organisèrent : celle des prêtres et celle des aristocrates, qui, sans perdre de temps, eurent le soin d'inculquer profondément au peuple asservi l'indispensabilité, l'utilité et la sainteté de l'Église et de l'État.
Tout cela avait pour but de changer l'esclavage brutal en un esclavage légal, prévu, consacré par la volonté de l'État suprême. (...)
Mais si les prêtres, les augures, les aristocrates et les bourgeois, des vieux et nouveaux temps, purent croire sincèrement, ils restèrent quand même sycophantes. On ne peut, en effet, admettre qu'ils aient cru à chacune des absurdités qui constituent la foi et la politique. (...)
Même au temps de l'ignorance et de la superstition générales, il est difficile de supposer que les inventeurs de miracles quotidiens aient été convaincus de la réalité de ces miracles. On peut dire la même chose de la politique, qu'on peut résumer dans la règle suivante : " Il faut subjuguer et spolier le peuple de telle façon qu'il ne se plaigne pas trop haut de son destin, qu'il n'oublie pas de se soumettre et n'ait pas le temps de penser à la résistance et à la révolte. "
Comment donc, après cela, s'imaginer que des gens qui ont changé la politique en un métier et connaissent son but, c'est à dire l'injustice, la violence, le mensonge, l'assassinat , en masse et isolé, puissent croire sincèrement à l'art politique et à la sagesse de l'État générateur de la félicité sociale ? Ils ne peuvent pas être arrivés à ce degré de sottise malgré toute leur cruauté. L'Église et l'État ont été de tous temps de grandes écoles de vices. L'histoire est là pour attester de leurs crimes : partout et toujours le prêtre et l'homme d'État ont été les ennemis et les bourreaux conscients, systématiques, implacables et sanguinaires des peuples. "
In Michel Bakounine, L'Église et l'État
1 commentaire:
A la merde avec l'eglise!
Pinches ladrones!
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