" Si je parle du point de vue générationnel, je suis obligé de convenir de l'irréfutable constat : notre génération (en Europe occidentale et, d'un point de vue révolutionnaire, entre 1965 et aujourd'hui) a été la pire ou la moins douée depuis deux cents ans.
D'abord et contrairement à nos prédécesseurs, nous avons été incapable de faire la moindre révolution conséquente même vouée à un échec comme la Commune ou la révolution européenne des années 20 et les grands mouvements populaires des années 30, 40 et 50. Pire, puisqu'à aucun moment, notre génération n'a su projeter un modèle de lutte capable de s'opposer à l'avancée du capitalisme. Ce qui en autre, nous coûte un autre constat : nous laisserons un monde plus réactionnaire, plus dur, plus précaire de celui dont nous avons hérité. (...)
Nous n'avons gagné aucune grande bataille. Nous n'avons pas été à l'égal des vieux du début du siècle créant les assos ouvrières ou de leurs enfants " antifascistes " nous offrant au moins le Welfare State et participant aux libérations anti-coloniales. Et que dire des générations plus anciennes ! Nous n'avons pas été à la hauteur des vieux d'avant inventant les barricades et le socialisme utopique. (...)
Oui nous (ceux qui à un moment donné ont pris les armes) avons été défaits certes ! Mais en combattant. Le pire c'est qu'une grande partie de notre génération ne s'est même pas battue ou a fait semblant... du bout des lèvres.
Pour l'instant très dépolitisée, dépourvue (par notre faute) d'une véritable idéologie-utopie de libération, la génération qui se lève, ne parvient pas à saisir là où nous avons failli. Elle nous regarde avec surprise et condescendance. "
Jean-Marc Rouillan,
20/06/2006,
membre fondateur d'Action Directe,
Toujours emprisonné.
In Ni Vieux, Ni traîtres de Pierre Carles.
D'abord et contrairement à nos prédécesseurs, nous avons été incapable de faire la moindre révolution conséquente même vouée à un échec comme la Commune ou la révolution européenne des années 20 et les grands mouvements populaires des années 30, 40 et 50. Pire, puisqu'à aucun moment, notre génération n'a su projeter un modèle de lutte capable de s'opposer à l'avancée du capitalisme. Ce qui en autre, nous coûte un autre constat : nous laisserons un monde plus réactionnaire, plus dur, plus précaire de celui dont nous avons hérité. (...)
Nous n'avons gagné aucune grande bataille. Nous n'avons pas été à l'égal des vieux du début du siècle créant les assos ouvrières ou de leurs enfants " antifascistes " nous offrant au moins le Welfare State et participant aux libérations anti-coloniales. Et que dire des générations plus anciennes ! Nous n'avons pas été à la hauteur des vieux d'avant inventant les barricades et le socialisme utopique. (...)
Oui nous (ceux qui à un moment donné ont pris les armes) avons été défaits certes ! Mais en combattant. Le pire c'est qu'une grande partie de notre génération ne s'est même pas battue ou a fait semblant... du bout des lèvres.
Pour l'instant très dépolitisée, dépourvue (par notre faute) d'une véritable idéologie-utopie de libération, la génération qui se lève, ne parvient pas à saisir là où nous avons failli. Elle nous regarde avec surprise et condescendance. "
Jean-Marc Rouillan,
20/06/2006,
membre fondateur d'Action Directe,
Toujours emprisonné.
In Ni Vieux, Ni traîtres de Pierre Carles.
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