vendredi 30 janvier 2009
lundi 26 janvier 2009
Réminiscence
Vingt ans plus tôt, quelque part, sur un boulevard du 19ème arrondissement…
J’ai aimé des gens étranges…
Ils avaient fait un film dans lequel, au crépuscule écarlate, un « loup-gentil » protégeait une petite fille noire et blanche…
Extrait.
Andalucia
C'était l'été, toujours l'été. Ainsi en avait-elle décidé.
Ni le temps, ni les saisons n'avaient d'emprise sur elle.
Elle, c'était une fille insaisissable, une fille bondissante.
Une fille du matin, une fille du soir, un astre de la nuit.
Elle habitait les paysages, dessinait les horizons, esquissait
les perspectives, inventait les points de fuite.
Elle virevoltait du soir au matin, et du matin au soir.
Ses pas étaient autant de notes, autant de mélodies qui
raisonnaient alentour.
Elle avait le soleil pour compagnon, lui seul pouvait la
suivre dans ses rondes interminables. Le vent lui même se
laissait emporter par son tourbillon.
C'était une fille d'ailleurs, elle n'était pas comme vous et moi,
elle n'était jamais ici. Elle venait d'ailleurs et allait ailleurs.
Toujours ailleurs, jamais là, elle ne connaissait pas la gravité,
on ne lui avait pas expliqué, ou peut être n'avait elle pas voulu
savoir, cette terrible gravité qui écrase les gens et les choses,
qui fait la pesanteur et la fatigue, qui rend possible les collisions.
Tout ça ne la regardait pas.
Elle ne fuyait rien mais échappait à tout.
Une chimère, une muse qu'aucun artiste
n'avait su retenir, ni même capturer.
C'était la liberté, cette fille-là.
Et ainsi qu'elle l'avait décidé,
c'était l'été, toujours l'été.
(photo: Floriane Boillot)
vendredi 23 janvier 2009
mercredi 21 janvier 2009
Festival de Cannes, année 68
" Je vous parle solidarité avec les étudiants et les ouvriers,
et vous me parlez travelling et gros plan,
Vous êtes des cons ! "
Jean-Luc Godard
dimanche 18 janvier 2009
Godard, le cinéma et les ouvriers
"Il ne faut pas faire du cinéma politique, mais faire politiquement du cinéma."
Jean-Luc Godard
samedi 17 janvier 2009
jeudi 15 janvier 2009
Chili : un prisonnier politique est prêt à vendre son rein pour pouvoir clamer son innocence.
Jaime, 29 ans, sculpteur sur bois, est Mapuche ce qui signifie « Peuple de
Or la terre est au mapuche ce que la société de consommation est aux occidentaux. L’en priver c’est le tuer culturellement et l’humilier socialement.
Au début des années 90 un mouvement de lutte pour la restitution des terres ancestrales fait son apparition au sein des communautés mapuches au Chili. Ils demandent l’expulsion des multinationales forestières qui squattent leurs terres et menacent l’environnement. Face à un conflit qui gagne la région et menace ses intérêts économiques, l’Etat chilien déterre la loi antiterroriste de Pinochet, rappelant alors les heures les plus sombres de la dictature. C’est le temps des procès politiques où les leaders sont systématiquement condamnés pour des peines allant jusqu’à 20 ans de prison. Jaime est emprisonné à six reprises en 1999, 2000, 2001, 2005, 2006 et 2007.
Envoyé en prison à six reprises pour avoir revendiquer ses droits, il entre en clandestinité.
Libéré en décembre 2007 il est de nouveau réclamé par les juges 15 jours à peine après sa sortie pour des faits datant de 2006 ! Il décide cette fois de ne pas se présenter devant cette justice qui mène directement en prison. « Un mapuche qui réclame ses terres n’a aucune chance de gagner un procès au Chili » me confiait-il en mars dernier. Il rentre alors en clandestinité comme d’autres l’ont fait avant lui. Les conditions de vies sont difficiles, il ne dort pas la nuit, l’hygiène manque terriblement. En septembre dernier il est victime d’une pancréatite et n’a d’autre choix que de se rendre à l’hôpital pour éviter la mort. Là bas il est appréhendé par la police. Enchainé sur son lit et placé sous haute surveillance il subit trois opérations chirurgicales. A peine rétabli il sera transféré à la prison d’Angol dans l’attente de son procès.
Atteint d’une pancréatite, il se rend aux autorités pour éviter la mort.
« A chaque fois ils n’ont rien contre nous, aucune preuve à part la parole des latifundistes. Mais cela suffit pour nous faire condamner. Les juges et la police ont toujours pris parti pour les propriétaires terriens. De surcroit ils ont les meilleurs avocats quand le notre, commis d’office, n’existe que pour la forme ». Accusé d’avoir incendié la grange d’un notable régional en 2006 et bien que le dossier soit vide, Jaime qui risque une peine de 5 à 7 ans de prison a de quoi être inquiet. Las de cette mascarade, il vient de répudier son avocat commis d’office qui ne prêtait que peu d’attention à son cas. Pour dénoncer l’absence de procès équitable dont sont victimes les mapuches, il voulait entamer une grève de la faim. L’année dernière Patricia Troncoso, condamnée à 10 ans de prison pour terrorisme (sic), avait alerté l’opinion internationale sur le sort des dirigeants mapuches en menant une grève de la faim interminable de 112 jours sans que les autorités chiliennes n’éprouvent la moindre compassion.
Mais Jaime qui vient de subir trois opérations chirurgicales est trop faible physiquement pour se lancer dans une telle entreprise.
Pour alerter sur sa situation et celle de son peuple il pousse la logique du « monde civilisé » jusqu’au bout : la justice est avant tout une question d’argent, chose dont il est personnellement dépourvu. Mais puisque dans ce monde tout se monnaye, il lui reste à vendre un de ses organes pour se payer un avocat capable de plaider sa cause.
Le 11 janvier 2009 il lança un appel pour annoncer la mise en vente d’un de ses reins. La recette lui permettra de payer les honoraires d’un avocat privé et d’être véritablement défendu dans une affaire où il se réclame innocent depuis le début. Cette annonce qui semble insensée appelle bien entendu à l’effroi, à la révolte et à la réflexion.
Quelle justice condamne un homme à six reprises pour avoir revendiquer ses droits ? Pourquoi un homme innocent préfère-t-il entrer en clandestinité pendant plusieurs années plutôt que de se présenter devant la justice ? De quelle justice parle-t-on quand un homme songe à vendre son rein pour pouvoir clamer son innocence ?
Non Jaime n’as pas perdu la tête, il n’a juste pas d’autre moyen à l’heure actuelle pour dénoncer le système qui tue son peuple à petit feu. Oui c’est effroyable et oui c’est révoltant.
Aguante Huenchullan !mardi 13 janvier 2009
Morceau choisi
Pablo Neruda - J'avoue que j'ai vécu
" Et cet espoir est irrévocable."
lundi 12 janvier 2009
Le murmure de la rue
Il faisait froid, un froid glacial. Un jour à rester chez soi. Pourtant, nous étions là. Nous les gens. Beaucoup de gens. Des gens qui avaient oublié le froid, et qui avaient oublié l'indifférence, et qui avaient oublié le silence. Des gens qui étaient là, incroyablement nombreux, et qui disaient, et qui criaient, et qui gueulaient des choses, beaucoup de choses.
Nous sommes tous des palestiniens
Israël assassin,
Sarkozy complice
Enfants de Gaza,
Peuple de Palestine,
C'est l'humanité
Qu'on assassine
Halte aux massacres
Dans la bande de Gaza
Nous sommes tous des enfants de Gaza
Ils étaient là, eux aussi. Comme à chaque fois que les gens bravent le froid, et oublient l'indifférence, et refusent le silence. Comme à chaque fois que les gens décident d'être solidaires et de le faire savoir, et de le dire haut et fort, là dans la rue. Qu'on soit obligé de les entendre. Qu'on ne puisse pas dire qu'on ne les a pas vu, qu'on ne savait pas, que ce n'est pas de notre faute.
On reviendra, autant qu'il le faudra,
et chaque fois plus nombreux.
Que le murmure de la rue s'entende jusque là-bas.
www.urgence-gaza.com
dimanche 11 janvier 2009
samedi 10 janvier 2009
Andalucia
La femme assise là
Elle me tourne le dos. Je sais qu'elle m'ignore mais je ne sais pas pourquoi. Elle se cache un peu. Elle pleure. Je suis un salaud elle se dit et elle pleure.
Ou alors elle ne pleure pas, elle est un peu triste parce qu'elle va partir. Elle m'attend là pour me le dire. Elle va partir vers l'horizon, elle va quitter la terre ferme pour ne jamais revenir. Elle ne pleure pas encore mais va pleurer peut-être. Ou alors c'est moi qui vais pleurer.
Ou alors personne ne pleure et personne ne va pleurer. C'est moi qui suis parti il y longtemps et qui n'est pas revenu. Elle sait que je ne suis pas là et elle regarde la mer qui nous sépare. Elle se dit que si elle pouvait marcher sur l'eau elle viendrait me rejoindre. Elle a enlevé ses chaussures et croit bien qu'elle va essayer. Elle pense à moi et qu'elle va me rejoindre.
Ou alors elle ne me tourne pas le dos parce qu'elle ne sait pas que je suis là. Je ne suis pas là. Elle est seule et elle attend. Elle a donné rendez-vous à un inconnu pour aller marcher dans le sable. Je suis peut-être cet inconnu mais je ne suis pas là. Il faut que je me dépêche, que je lui dise Je suis là, allons marcher dans le sable, ne pleures pas.
Ou alors elle est là, et elle est seule et elle ne sait pas que je suis là, moi aussi. Elle ne me connait pas. Je vois ses pieds nus et je vais aller lui parler. Peut être voudra t-elle marcher dans le sable avec moi.
C'est avant le début.
Ou alors c'est déjà la fin.
(photo: Floriane Boillot)
vendredi 9 janvier 2009
Ce débat que l'on voudrait nous confisquer
Emmanuel Amar wrote:
" Ecoute moi sale suceur de bite des arabes, enculé d'lâche, comment peux-tu oser soutenir un "pays" comme la Palestine qui bombarde Israël depuis une éternité. Tu connais pas la contre-attaque fils de pute (fin de citation) "
Il y aurait beaucoup à redire sur le style et la syntaxe, je me permettrais d'aller à l'essentiel.
Lâche que je suis, d'avoir une opinion, lâche toujours d'oser émettre un avis critique sur l'intervention israélienne à Gaza, et de l'assumer, et de la rendre publique, et d'essayer de créer les conditions d'un débat impossible.
Peut-on réfléchir sur le conflit israélo-palestinien, a t-on le droit d'avoir un avis sur la question ?
Dans l'hypothèse extravagante que nous serions en démocratie, c'est un droit fondamental et le devoir de celui qui se prétend citoyen.
On peut, on doit avoir un avis et dénoncer le fait que le débat a depuis trop longtemps cédé la place au combat.
On peut aussi être réfléchi, nuancé et dénoncer le massacre qui est en train d'être commis à Gaza, sans être pro-hamas (et donc anti-israëlien, et donc ... ).
Qu'on arrête de vouloir nous assimiler, de caricaturer nos propos et de diaboliser nos prises de position.
On peut simplement être humain, refuser de fermer les yeux, de détourner le regard, et être sensible à à l'injustice et à la souffrance, surtout quand les bourreaux et les victimes sont, d'une part et d'autre, des êtres humains.
Alors oui, je vais continuer à oser, à porter un regard critique, à prendre position. Parce personne ne m'interdira le débat et que le massacre continue, chaque jour un peu plus.
Si vous aussi vous voulez oser, et au risque de nous répéter, rendez vous demain samedi à 15h place de la république.
"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai pour que vous puissiez le dire" - Voltaire
mardi 6 janvier 2009
La Palestine comme métaphore
- Mahmoud Darwich.
Pourtant des décennies après le massacre continue.
Rendez-vous à Paris samedi prochain, le 10 janvier 2009, à 15h, place de la République...
lundi 5 janvier 2009
Arrêt sur image
Sur les murs de Temuco ...
Matias Catrileo est un étudiant Mapuche de 22 ans qui a été abattu par les carabineros chiliens le 3 janvier 2007 d'une balle dans le dos lors d'une occupation de terres. Un an que ce weichafe nous a quitté, nous en profitons pour lui rendre hommage, que sa mémoire et sa lutte résonnent longtemps dans nos têtes et dans nos coeurs.
Un an aussi que ses assassins sont en liberté et que justice n'a toujours pas été rendue.
La lutte continue, ici comme ailleurs.
Si uno cae, diez se levantan,
Maricheweu !
La guerre, l'image et l'esthétique
Article que vous pouvez lire ici.
Lovers in the dark
I just need a friend "
Texas - I Don't Want A Lover (1989)
" I don't want to be your friend
I just want to be your lover
No matter how it ends
No matter how it starts "
Radiohead - House Of Cards (2007)