samedi 10 janvier 2009
Andalucia
La femme assise là
Elle me tourne le dos. Je sais qu'elle m'ignore mais je ne sais pas pourquoi. Elle se cache un peu. Elle pleure. Je suis un salaud elle se dit et elle pleure.
Ou alors elle ne pleure pas, elle est un peu triste parce qu'elle va partir. Elle m'attend là pour me le dire. Elle va partir vers l'horizon, elle va quitter la terre ferme pour ne jamais revenir. Elle ne pleure pas encore mais va pleurer peut-être. Ou alors c'est moi qui vais pleurer.
Ou alors personne ne pleure et personne ne va pleurer. C'est moi qui suis parti il y longtemps et qui n'est pas revenu. Elle sait que je ne suis pas là et elle regarde la mer qui nous sépare. Elle se dit que si elle pouvait marcher sur l'eau elle viendrait me rejoindre. Elle a enlevé ses chaussures et croit bien qu'elle va essayer. Elle pense à moi et qu'elle va me rejoindre.
Ou alors elle ne me tourne pas le dos parce qu'elle ne sait pas que je suis là. Je ne suis pas là. Elle est seule et elle attend. Elle a donné rendez-vous à un inconnu pour aller marcher dans le sable. Je suis peut-être cet inconnu mais je ne suis pas là. Il faut que je me dépêche, que je lui dise Je suis là, allons marcher dans le sable, ne pleures pas.
Ou alors elle est là, et elle est seule et elle ne sait pas que je suis là, moi aussi. Elle ne me connait pas. Je vois ses pieds nus et je vais aller lui parler. Peut être voudra t-elle marcher dans le sable avec moi.
C'est avant le début.
Ou alors c'est déjà la fin.
(photo: Floriane Boillot)
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