" Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autre titre que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse rentrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser. Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la Mairie. (...) Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde puisse parler, lire, écouter, s'épanouir. Je n'ai jamais compris la lutte autrement que comme un moyen d'en finir avec la lutte. Je n'ai jamais compris la rigueur autrement que comme un moyen d'en finir avec la rigueur. J'ai pris un chemin car je crois que ce chemin nous conduit tous à cette aménité permanente. Je combats pour cette bonté générale, multipliée, inépuisable. (...) J'écris ces lignes en sachant bien que sur nos têtes, sur toutes les têtes, plane le danger de la bombe atomique, de la catastrophe nucléaire qui ne laisserait personne, qui ne laisserait rien sur la terre. De toute façon, cela ne refroidit pas mon espoir. En cet instant critique, en ce clignotement d'agonie, nous savons que la lumière définitive entrera dans les yeux entrouverts. Nous nous comprendrons tous. Nous progresserons ensemble. Et cet espoir est irrévocable. "
Pablo Neruda - J'avoue que j'ai vécu
" Et cet espoir est irrévocable."
mardi 13 janvier 2009
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