mercredi 31 décembre 2008

Ces questions qui nous dépassent

La complexité de la situation au proche orient et les ardentes passions que soulève le conflit israélo-palestinien ne doivent pas nous empêcher de penser, de débattre, d'échanger nos avis et surtout de nous révolter contre les atrocités et les actes criminels qui s'y produisent.

(Non, il n'y a pas de guerre propre. Non, les frappes chirurgicales ça n'existe pas. Oui, faire bombarder par l'aviation un territoire ou vivent 1,5 millions de civils, un des territoires les plus densément peuplés au monde, et ne même pas laisser aux populations civiles la possibilité de se réfugier, c'est criminel. Oui, astreindre ces populations civiles à un blocus dévastateur, et leur refuser toute aide humanitaire ou médicale, c'est un crime de guerre.)

Nous ne sommes pas des spécialistes, et évidemment nous ne maitrisons pas toutes les dimensions historiques, humaines, géo-politiques, stratégiques, religieuses et économiques de la situation au proche orient.

Nous sommes juste des hommes et des femmes, des êtres pensants et agissants, des personnes qui ne doivent jamais renoncer au débat, à la sensibilité, à la contradiction, à l'humain devant toute chose.
Parce qu'il nous faut être " toujours capables de ressentir au plus profond de [notre] coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde " et que c'est " la plus belle qualité d'un révolutionnaire ".

Et parce que profondément révoltés nous devons être devant la froideur complice du commentaire journalistique et sa pseudo neutralité, et devant la lâcheté légendaire de nos dirigeants, clowns politiques qui squattent à outrance les écrans de télévision du monde entier.

Et ces pinocchios en chair et en os ont tacitement désigné le prochain ennemi, en la personne du président Ahmadinejad et de son pays, l'Iran.
On a presque osé nous refaire le coup des armes de destruction massive, puis non, finalement cette fois on veut nous convaincre du mal-fondé de l'Iran et de son président parce qu'il aurait déclaré vouloir "rayer Israël de la carte". Cette phrase, reprise en coeur par de nombreux chefs d'état, a suffit pour que soit unanimement décidé l'infréquentabilité de Mr Ahmadinejad et de son pays. Des méchants, ils en avaient le costume et les paroles. Sauf que ...


Sauf que dans la phrase prononcée par Mr Ahmadinejad en 2005, il n'y avait ni le mot rayer, ni Israël, ni carte. Et que cette fameuse phrase était une phrase rapportée, une citation.

C'est avec ce genre d'approximations que l'on nous mène vers des guerres illégitimes et honteuses.

Alors même si ces questions sont incroyablement compliqués, et bien souvent nous dépassent, il me parait extrêmement important de faire vivre le débat, d'animer l'échange d'idées et d'informations, et d'adopter une position sans appel face aux injustices, aux actes criminels et autres mensonges.

La neutralité devant l'inacceptable finit par le rendre acceptable.
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