mercredi 31 décembre 2008

Nouvel air

Quelques idées, par ci par là, et la volonté d'alimenter le blog de manière plus régulière, plus constante, et peut-être aussi de créer le rendez-vous.
Morceau choisi au gré de nos lectures, phrases, paragraphes et pages que nous avons voulu partagé, incroyable résonance des mots, trouvailles de sens, et surtout contenus que nous avons jugé d'utilité publique.
Arrêt sur image, et autant de pauses, moments ralentis à l'extrême, images extraites des quelques 30 heures de rush que nous sommes en train de monter, aperçus ou suggestions.
Et enfin Andalucia, ou la participation nouvelle d'une amie photographe. Propositions, en noir et blanc, d'espaces et de personnages, de distances et de rapports. Carte libre à Floriane, et initiation à une atmosphère, invitation à une région ou elle vit maintenant depuis quelques mois.

Nous réitérons notre injonction à des participations diverses et plurielles, qu'elles soient écrites, visuelles, musicales, picturales, mais surtout poétiques.

Bonne année à tous.

Ces questions qui nous dépassent

La complexité de la situation au proche orient et les ardentes passions que soulève le conflit israélo-palestinien ne doivent pas nous empêcher de penser, de débattre, d'échanger nos avis et surtout de nous révolter contre les atrocités et les actes criminels qui s'y produisent.

(Non, il n'y a pas de guerre propre. Non, les frappes chirurgicales ça n'existe pas. Oui, faire bombarder par l'aviation un territoire ou vivent 1,5 millions de civils, un des territoires les plus densément peuplés au monde, et ne même pas laisser aux populations civiles la possibilité de se réfugier, c'est criminel. Oui, astreindre ces populations civiles à un blocus dévastateur, et leur refuser toute aide humanitaire ou médicale, c'est un crime de guerre.)

Nous ne sommes pas des spécialistes, et évidemment nous ne maitrisons pas toutes les dimensions historiques, humaines, géo-politiques, stratégiques, religieuses et économiques de la situation au proche orient.

Nous sommes juste des hommes et des femmes, des êtres pensants et agissants, des personnes qui ne doivent jamais renoncer au débat, à la sensibilité, à la contradiction, à l'humain devant toute chose.
Parce qu'il nous faut être " toujours capables de ressentir au plus profond de [notre] coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde " et que c'est " la plus belle qualité d'un révolutionnaire ".

Et parce que profondément révoltés nous devons être devant la froideur complice du commentaire journalistique et sa pseudo neutralité, et devant la lâcheté légendaire de nos dirigeants, clowns politiques qui squattent à outrance les écrans de télévision du monde entier.

Et ces pinocchios en chair et en os ont tacitement désigné le prochain ennemi, en la personne du président Ahmadinejad et de son pays, l'Iran.
On a presque osé nous refaire le coup des armes de destruction massive, puis non, finalement cette fois on veut nous convaincre du mal-fondé de l'Iran et de son président parce qu'il aurait déclaré vouloir "rayer Israël de la carte". Cette phrase, reprise en coeur par de nombreux chefs d'état, a suffit pour que soit unanimement décidé l'infréquentabilité de Mr Ahmadinejad et de son pays. Des méchants, ils en avaient le costume et les paroles. Sauf que ...


Sauf que dans la phrase prononcée par Mr Ahmadinejad en 2005, il n'y avait ni le mot rayer, ni Israël, ni carte. Et que cette fameuse phrase était une phrase rapportée, une citation.

C'est avec ce genre d'approximations que l'on nous mène vers des guerres illégitimes et honteuses.

Alors même si ces questions sont incroyablement compliqués, et bien souvent nous dépassent, il me parait extrêmement important de faire vivre le débat, d'animer l'échange d'idées et d'informations, et d'adopter une position sans appel face aux injustices, aux actes criminels et autres mensonges.

La neutralité devant l'inacceptable finit par le rendre acceptable.
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mardi 30 décembre 2008

Morceau choisi

" Si Temuco était la tête de pont de la vie chilienne dans les territoires du sud, c'était à la suite d'une longue et sanglante histoire.
Sous la poussée des conquistadores espagnols, après trois siècles de lutte, les Araucans (Mapuche ndlr) se replièrent vers ces régions froides. Mais les Chiliens continuèrent ce qu'on a appellé la "pacification de l'Araucanie", c'est-à-dire la prolongation d'une guerre à feu et à sang à fin de déposséder de leurs terres nos compatriotes. Contre les Indiens, toutes les armes furent généreuseument utilisées: le tir à la carabine, l'incendie des chaumières et, plus tard, d'une manière plus paternelle, le recours à la loi et à l'alcool. L'avocat se fit le spécialiste de leur expropriation, le juge les condamna quand ils protestèrent, le prêtre les menaça du feu éternel. Et enfin l'eau de vie acheva d'anéantir une race farouche dont les exploits, le courage et la beauté, furent gravés en strophes d'airain et de jaspe par Alonso de Ercilla dans son Araucana. "

Pablo Neruda - J'avoue Que J'Ai Vécu
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mercredi 24 décembre 2008

Arrêt sur image

Morceau choisi

" Notre époque est, dit-on, le siècle du travail; il est en effet le siècle de la douleur, de la misère et de la corruption. (...)
Travaillez, travaillez, prolétaires, pour agrandir la fortune sociale et vos misères individuelles, travaillez, travaillez, pour que, devenant plus pauvres, vous ayez plus de raisons de travailler et d'être misérables. Telle est la loi inexorable de la production capitaliste.
Parce que, prêtant l'oreille aux fallacieuses paroles des économistes, les prolétaires se sont livrés corps et âme au vice du travail, ils précipitent la société tout entière dans des crises industrielles de surproduction qui convulsent l'organisme social. Alors, parce qu'il y a pléthore de marchandises et pénurie d'acheteurs, les ateliers se ferment et la faim cingle les populations ouvrières de son fouet aux milles lanières. Les prolétaires, abrutis par le dogme du travail, ne comprenant pas que le surtravail qu'ils se sont infligé pendant le temps de prétendue prospérité est la cause de leur misère présente, au lieu de courir au grenier à blé et de crier : " Nous avons faim et nous voulons manger ! ... Vrai, nous n'avons pas un rouge liard, mais tout gueux que nous sommes, c'est nous cependant qui avons moissonné le blé et vendangé le raisin ... " (...)
Et ces misérables, qui ont à peine la force de se tenir debout, vendent douze et quatorze heures de travail deux fois moins cher que lorsqu'ils avaient du pain sur la planche. Et les philanthropes de l'industrie de profiter des chômages pour fabriquer à meilleur marché. "

Paul Lafargue - Le droit À La Paresse (1883)

Et sinon, joyeux noël ...

mardi 23 décembre 2008

lundi 22 décembre 2008

Morceau choisi

" Chaque cinéaste a le devoir moral de son plan, et le temps réel en est une garantie. Ce plan est sensible. Sensible à cause de la tentation de vouloir le réduire, de prendre seulement la partie la plus spectaculaire, la plus esthétique, ou celle qui exprime le plus de compassion.

Vous pourriez me reprocher d'être trop insistant et de faire mon cinéma avec ça, je sais seulement que l'insistance rend ce plan moins fragile en quelque sorte, plus riche parce que moins réducteur. (...) "

Raymond Depardon - Errance

On Air

dimanche 21 décembre 2008

Morceau choisi

" D'étranges villes-carrefours défilaient sur le toit du monde, avec des Indiens en châle qui nous observaient sous leurs grands chapeaux et leurs rebozos. La vie était dense, sombre, ancienne. Ils regardaient Dean, grave et fou à son volant lunatique, de leurs yeux de faucon. Tous tendaient la main. Ils étaient descendus du plus haut des montagnes pour mendier quelque chose qu'ils croyaient obtenir de la civilisation et n'imaginaient pas la tristesse ni la pauvre et sinistre illusion de cet espoir. Ils ne savaient pas qu'une bombe était née qui pouvait démolir tous nos ponts et toutes nos routes et les rejeter au chaos et que nous serions peut-être un jour aussi pauvres qu'eux, et les mains ouvertes, tout à fait de la même façon. Notre lamentable Ford, la vieille Ford grimpante de l'Amérique des années trente, passait au milieu d'eux en feraillant et disparaissait dans la poussière. "

Jack Kerouak - On The Road

Keny Arkana, le rap et la révolte


Keny_arkana-La_rage_(Clip)-Fr_2006

Pour en savoir plus sur la demoiselle, sa prose et ses combats,

http://www.keny-arkana.com/indexflash.html


vendredi 12 décembre 2008

NO COMMENT

"C’est ici, à Guantanamo Bay, que les méthodes de torture ordonnées par le Secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld ont été appliquées en premier. L’homme qui a servi de cobaye à ce «premier plan d’interrogation spécial»: Mohamed al-Kahtani, un homme d’affaires saoudien soupçonné d’avoir tenté d’entrer aux Etats-Unis en 2001 afin de devenir l’un des pirates de l’air du 11-Septembre.

Il a été torturé pendant 49 jours, du 23 novembre 2002 au 11 janvier 2003, à raison de 20 heures par jour. Il a été soumis à de longues périodes de privation de sommeil, placé nu dans des chambres froides, sexuellement humilié, menacé avec des chiens, traîné en laisse à quatre pattes, bombardé de musique… tandis que des médecins lui injectaient des produits pour qu’il se tienne en éveil plus longtemps.

Il est pratiquement devenu fou. Tant et si bien que des enquêteurs militaires du Département américain de la Défense ont estimé, en 2006, qu’il serait «impossible» de juger al-Kahtani en raison du traitement qu’il a subi. De fait, il a été inculpé, puis tous les chefs d’inculpation à son encontre ont été abandonnés en mai 2008 sans explication."


Je sais même pas comment réagir à ça ...

samedi 6 décembre 2008

Pour information ...

... et en réaction à l'article de Rue89 sur le sujet.


Dailymotion et le cinéma

Disposant d'une visibilité réduite par rapport à son grand frère Youtube, Dailymotion essaye de se démarquer par une politique éditorialiste plus affirmée, en misant autant que possible sur la qualité et la créativité des contenus qu'il propose.
Que ce soit la possibilité de s'inscrire en tant que "motion maker", la mise en avant des contenus originaux (creative content) ou encore la volonté de diffuser de plus en plus de vidéos au format HD.
Dailymotion avait d'ailleurs passé un cap, en proposant pour la première fois des longs métrages en visionage libre sur le site (on pense à Les enfants de Don Quichotte, Acte 1 dont nous avions parlé, ou encore Revolta Kilomètre 0, toujours visible sur le site).

Ce processus, tout récent, va encore plus loin, puisque cette fois le site diffuse ni plus ni moins un long métrage en avant première mondiale (chose largement facilité par internet ...).
Ce film, Wmd (Weapons of Mass Destrcution) est visionnable depuis cet après midi 3 heures, et le restera jusqu'à Lundi matin 11h.

WMD

Moins que les qualités intrinsèques du film, c'est la démarche qui m'intéresse particulièrement, et cela pour 2 raisons :
Tout d'abord parce qu'il est en train de s'inventer une nouvelle manière de diffuser du cinéma, il est train de se créer un autre terrain de rencontre entre un film et son public. Et cette nouvelle manière a, à mes yeux, de nombreux avantages: en plus d'être gratuite (facteur qu'on aurait tort de négliger), elle est plus directe et plus souple, et peut devenir une véritable solution pour ceux dont les films n'ont pas les moyens ou ne sont pas "calibrés" pour une sortie traditionelle en salle. En clair, une telle diffusion pourrait simplement permettre à de nombreux films "d'exister", d'avoir une visibilité et la chance de pouvoir rencontrer un public.
Enfin, et pour finir, on ne peut que se réjouir qu'internet, média démocratique par exellence, devienne une plateforme ou se partagent aussi, et de plus en plus, des informations et des contenus de qualité.
Il suffit d'imaginer les possibilités de diffusion et d'émancipation que permet une telle démarche, pour se convaincre qu'internet peut devenir une véritable chance, constituer une réelle opportunité pour tous les créateurs de contenu ...

dimanche 30 novembre 2008

Dimanche 7 décembre au squatt Sans Plomb



Le squatt Sans Plomb à Ivry organise un événement sur le racisme environnemental et la liberté d'expression au Chili le dimanche 7 décembre. Un sujet qui nous touche évidemment de près, et un événement pluriel qui mêlera groupes de musiques, projections de films et débats.
Plus qu'une occasion de se retrouver, c'est aussi un moyen de se sensibiliser à la réalité Chilienne et aux différentes luttes qui s'organisent dans ce pays.

Rendez-vous est donc pris,

En espérant vous voir sur place,

Squatt Sans Plomb
38 rue Gabriel Péri
Ivry Sur Seyne

(métro Mairie d'Ivry ou gare RER d'Ivry)
http://www.myspace.com/spivry


Christophe et Joffrey

samedi 29 novembre 2008

Communiqué adressé au peuple français




jorge huenchullan











Jorge Huenchullan
Werken de la Communauté Autonome de Temukuikui

Nous sommes Mapuches, les légitimes de cette terre, appartenant à la communauté de Temukuikui dans la neuvième région du Chili. Nous sommes l’unes des communautés les plus mobilisées dans le conflit Mapuche. Nos pères n’ont jamais abandonné la lutte pour récupérer leurs terres qui ont été usurpées par des entreprises multinationales et des colons européens. Nos grands pères perdirent cette terre sur la base de l’escroquerie et par l’invasion militaire de l’Etat Chilien ironiquement appelée « pacification de l’Araucanie ».

C’est dans ce contexte de récupération de terre que nous nous trouvons actuellement, nous, fils des grands lonkos et werkens qui ne se sont jamais laissés soumettre par les winkas et les colons. Nous voulons vivre librement dans notre territoire, exerçant nos coutumes, notre propre culture et nous autogouverner.

Nous avons souffert de tout type d’abus et de violation de la part de l’Etat Chilien, de violentes perquisitions laissant de nombreux blessés par balles policières : enfants, femmes et personnes âgées sont ceux qui souffrent le plus. Ils ont même intoxiqué par gaz lacrymogène un nouveau né et blessé une grand-mère de 70 ans.

Nous avons été emprisonnés à de nombreuses reprises. Actuellement, 4 de nos frères sont incarcérés à la prison d’Angol, accusés d’attaque incendiaire à caractère terroriste. Accusation venant bien sûr des colons qui se trouvent à l’intérieur même de nos terres. Nous avons aussi des frères vivant dans la clandestinité et qui ont du quitté leur foyer pour se tenir à l’écart de la justice.

Nous lançons un appel au peuple français pour qu’il rejette fermement les brutales agressions et les multiples violations des droits de l’hommes faites par l’état chilien à l’encontre du peuple Mapuche.

Que le peuple français reconnaisse le peuple Mapuche et qu’il demande à l’Etat chilien la liberté pour tous les prisonniers politique Mapuche.

Marichiweu !

Jorge Huenchullan

porte-parole de la communauté autonome de Temukuikui


Ercilla, 28 novembre 2008


http://comunidadtemucuicui.blogspot.com/



lundi 24 novembre 2008

Ce soir à la radio

Arrivé en France en 1988 à la suite d'un rapprochement familial (ses parents avaient fuit la dictature militaire de Pinochet), Christopher Ramirez est un Chilien qui anime des émissions de radio sur la radio associative ParisPlurielle (fréquence 106.3).
Tous les mois, il consacre une émission, Kronikz del Wallmapuche, à la situation que vivent les communautés Mapuche au sud du Chili et de l'Argentine. Actualités, musiques et débats avec les intervenants remplissent cette chronique mensuelle.
J'ai rencontré Christopher lors de la conférence de Silvia Ancan, professeur Mapuche présente en France il y a quelques semaines. A cette occasion, il nous avait invité à venir participer à son émission pour parler de notre expérience au Chili et du documentaire que nous avons tourné dans les communautés Mapuche.
Nous venons d'enregistrer l'émission, elle sera rediffusé demain à partir de 12h30 sur RadioPlurielle (106.3 Fm).
Vous pouvez aussi télécharger l'émission en cliquant ici.

Nous avons maintenant commencé le montage du documentaire.
Le blog nous permettra de vous tenir informés de l'avancée des choses.

(PS: l'émission dure 1h30, et le fichier à télécharger pèse 122Mo. Nous intervenons principalement dans la seconde partie de l'émission.)

jeudi 20 novembre 2008

Arrêtez-nous, nous sommes des terroristes de l’ultra-gauche !

Nous aussi, nous avons manifesté dans notre vie,
Nous avons même manifesté contre la guerre et pour la paix dans le monde,
Certains d’entre nous ont même manifesté à l’étranger, et certains aux Etats-Unis,

Nous aussi, nous habitons ou aimerions habiter un village de 300 habitants,
Nous avons même imaginé vivre et habiter à la campagne et devenir épiciers,
Certains d’entre nous aimeraient reprendre une vieille ferme et planter des carottes,

Nous aussi avons des ordinateurs portables et des connexions Internets,
Nous avons même créé des blogs politiques et associatifs,
Certains d’entre nous connaissent même des sites libertaires ou anarchistes,

Nous aussi, nous possédons une carte des chemins de fer et destinations de la SNCF,
Nous avons, pour les plus jeunes, une carte 12-25 ans pour voyager moins cher,
Certains d’entre nous ont même été importunés par les voies ferrés dans leur promenade du dimanche,

Nous aussi, nous avons des livres à la maison,
Nous avons même des livres politiques qui expliquent comment renverser le système capitaliste,
Certains d’entre nous ont même écrit des livres subversifs expliquant comment organiser une action militante

Nous aussi, nous aimons la nature,
Nous avons même toutes et tous pensé faire de l’escalade pour profiter des paysages de montagne,
Certains d’entre nous ont même, dangereux qu’ils sont, des mousquetons et un casque d’escalade,

Nous aussi, nous sommes allés à l’école,
Nous avons même essayé de faire des études, voire beaucoup d’études,
Certains d’entre nous ont même obtenus leur diplôme BAC+5.

Nous sommes toutes et tous des terroristes de l’ultra-gauche : Arrêtez-nous !

Source:

http://ultragauche.wordpress.com/2008/11/16/arretez-nous-nous-sommes-des-terroristes-de-l%E2%80%99ultra-gauche/


mardi 18 novembre 2008

La Bande à Baader



La bande à Baader, film sans concessions qui retrace l'histoire de la RAF (Fraction Armée Rouge) , dans l'Allemagne des années de plomb.

La bande à Baader, ou le destin d'hommes et de femmes dont la force de l'idéal révolutionnaire n'avait d'égal que la radicalité de leurs actions.

La bande à Baader, ou le cinéma comme témoignage des luttes passées, et d'une époque, la fin des années 60 et le début des années 70, ou l'embrasement révolutionnaire s'était propagé aux 4 coins du monde.

La bande à Baader, enfin, film terriblement évocateur, et qui n'a pas finit de raisonner dans les luttes et les combats d'aujourd'hui.

La bande à Baader, à voir en ce moment en salle.

http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=94534-video-13525.html

Les antifascistes dans la ligne de mire

Internet comme outil, internet comme atout. Internet comme accès à une information libre et indépendante d'une part, de qualité d'autre part.

Un article ingénieusement trouvé par Christophe, et qui continue de belle manière les débats ouverts par nos articles précédents, L'insurrection qui vient et L'illusion démocratique.
Cet article figure sur le site internet du réseau No Pasaran. Réseau qui se définit lui même comme "issu du mouvement antifasciste radical. Partie prenante de la lutte internationale contre le capitalisme et toutes les formes d’autorités, il développe échanges et actions avec des groupes de nombreux pays. Il s’inscrit dans un large mouvement d’émancipation politique, économique, social et culturel pour lequel résister c’est créer. "

L'article en question, intitulé Les antifascistes dans la ligne de mire :
http://nopasaran.samizdat.net/article.php3?id_article=156

"Quand est ce qu’on pourra débattre sur des idées d’évolutions concrètes !? " m'a t'on demandé à la suite de L'illusion démocratique.

Comme piste de réflexion, peut être, cette phrase, tirée de l'article cité ci-dessus:
"Si l’État a pour l’instant réussi à écraser les revendications économiques sous le poids de la division syndicale et l’incurie des partis dits
« d’opposition », il a en revanche du mal à contrôler des formes plus autonomes et plus directes de lutte politique. "

Le débat est ouvert, donc, et je vais tacher d'écrire une suite à L'illusion démocratique d'ici peu.

dimanche 16 novembre 2008

L'illusion démocratique



La démocratie est plus la belle escroquerie de notre temps.

Temuco, IXè région, Chili
(la ville ou nous avons passé 3 mois)

L'histoire se répète, on en prend d'autres et on recommence. Cette fois, il s'agit de 2 étudiants en anthropologie, qui dans le cadre de leurs études, se sont liés au peuple Mapuche, se sont rendus dans les communautés, et ont ensuite solidarisé avec leur lutte.
Ces 2 étudiants se retrouvent aujourd'hui en prison préventive, accusés par les Carabineros d'avoir attaqué un fourgon de police à coup de cocktail Molotov. Ceci les place sous le coup de la loi anti-terroriste, ils resteront en prison jusqu'à leurs procès, et encourent une peine de 5 à 20 ans de prison. En plus de clamer leur innocence, les 2 étudiants dénoncent un grossier montage policier, et le fait d'être emprisonnés pour leurs idées.

(plus d'informations:
http://somosconcientesnoterroristas.blogspot.com
en espagnol)

Il est tout simplement abérant qu'un état comme le Chili, qui se présente et s'affirme démocratique, continue à utiliser une constitution et à appliquer des lois restées inchangées depuis la dictature militaire de Pinochet, dictature reconnue comme l'une des plus violentes et des plus sanglantes d'Amérique du Sud. Tant que ce pays n'aura pas entiérement renié son héritage de la dictature, il n'est pas possible de parler de "transition démocratique", et la démocratie restera, pour les Chiliens, une illusion, une carte de visite à l'échelle internationale.

De la démocratie justement, parlons-en.

On a vite fait, nous citoyens de pays occidentaux, de se sentir en sécurité contre les dérives despotiques, on se gargarise de nos démocraties, on en tire fierté et aussi souvent ce sentiment, bien naïf, d'être mieux lotis qu'ailleurs.
Nous sommes remplis de certitudes, nous le savons, nous en sommes surs, nous vivons en démocratie. On nous l'a enseigné à l'école, on nous l'a répété à loisir, nous en faisons l'expérience pratique par le jeu politique, si bien que la question ne se pose même plus.

Démocratie, éthimologiquement, signifie souveraineté du peuple.
Dans la constitution Française, le concept de démocratie est résumé ainsi: « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». Si vous avez, vous, l'impression de gouverner, moi j'ai plutôt l'impression que l'on gouverne pour moi. Ce serait pour des raisons pratiques, nous dit-on, que l'on fait appel à la représentation. Le peuple ne gouverne plus, donc, mais choisit des représentants pour le gouverner. Entre alors en jeu la notion de choix, essentielle me semble t-il, dans la pratique concrète de la démocratie. Car puisque nous devons choisir les gens qui vont nous gouverner, puisque nous devons leur remettre notre souveraineté, il faut alors que le choix qui est le nôtre soit libre et entier, toute altération de ce choix revenant, par définition, à une altération de notre chère et si parfaite démocratie.
A ce niveau déjà, une remarque. D'une part, on se rend compte que le système de représentation a tendance à reléguer le peuple à un rôle secondaire, passif, et laisse bancale l'idée du gouvernement par le peuple; et d'autre part, ceci devrait nous ouvrir les yeux sur toutes les possibles dérives qu'implique un tel transfert de souveraineté. M'enfin, revenons à notre choix.
Le choix, dans son expérience pratique la plus concrète, est symbolisé par le vote. Pour n'en prendre qu'un, le plus significatif, parlons du vote pour le président de la république. Pour quoi, et pour qui votons-nous ? Nous votons parce que c'est un devoir, "il faut" aller voter, s'entend-on répéter en temps d'élections. Imaginez un scrutin avec moins de 50% de participation, quelle légitimité, quelle souveraineté pour celui qui se fait élire ? Il se pourrait même bien que dans un tel cas le scrutin soit purement et simplement annulé. Nous votons par devoir, comme un passage obligé, rarement pour des idées.
Pour qui votons nous ? Le moment de la campagne est celui des programmes que nous lisons, des discours que nous écoutons. C'est le moment ou ils parlent et ou l'on écoute. Jamais nous n'avons la parole. Le vote est supposé être la voix du peuple, à quel moment y'a t'il débat ? On vote pour des discours, ou pour les hommes qui prononcent, mais jamais pour des idées. Et sans avoir la possibilité de débattre.
On nous impose de choisir, on nous refuse le débat, certes. Mais quel est la teneur de ce choix ? Historiquement, le pouvoir en France est l'objet d'un combat entre 2 appareils politiques, que l'on voudrait nous présenter comme le blanc et le noir, comme une ambivalence capable à elle seule de résumer tous les possibles de l'échiquier politique. Ces 2 appareils sont plutôt deux pâles nuances d'une même couleur, et il faut bien se résoudre à l'accepter, dans l'expérience pratique que nous connaissons de la démocratie, nous n'avons pas d'autre choix. Pas plus celui de dire non, puisque le vote blanc n'est pas pris en compte, n'est pas reconnu comme l'expression d'une voix.
Que vaut donc un choix imposé, limité dans son contenu, ou ni le refus ni le débat n'a le droit de cité ?
Il existe toujours, dans la géographie démocratique, d'autres moyen de se faire entendre, de revendiquer ou de s'opposer. On pense par exemple aux manifestations et aux grève. Ce sont autant de moyens d'expression et de lutte, qui doivent permettre au peuple de s'exprimer, et à ses dirigeants de l'entendre (à défaut de l'écouter). Qui a déjà été dans une manifestation sait bien que la police vérouille tout, et la répression est courante. Pour s'exprimer, il faut être prêt à affronter gazs lacrymo, jets d'eau, et charges de CRS. Sans compter que toute manifestation doit faire l'objet d'une autorisation préalable. Pour ce qui est des grèves, on hésite plus à faire intervenir le GIGN (unité anti-terroriste de la gendarmerie), et la mise en place du service minimum a sérieusement réduit les possibilités de répercution et de pertubation des grèves en France. Sarkozy s'en félicite d'ailleurs, et s'amuse d'un ton provocateur à déclarer que " Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit." Le droit de grève est pourtant reconnu et garanti par la constitution. Il nous avait prévenu, "Ensemble, tout devient possible".

De quelle démocratie parlons-nous ?

« Un despote imbécile peut contraindre des esclaves avec des chaînes de fer ; mais un vrai politique les lie bien plus fortement par la chaîne de leurs propres idées »


La démocratie est la plus belle escroquerie de notre temps.


PS: j'avais conçu ce blog comme un espace démocratique, ouvert au débat, à la contradiction, et à la contribution de chacuns, aussi diverse soit-elle. Je réitère mon appel.

vendredi 14 novembre 2008

L'Insurrection Qui Vient

Stigmatiser et vulgariser toute tentative de révolte sociale.

" Ultra-gauche, autonomes, anarchistes ", voilà ce que s'évertuent
à répéter ministres et médias depuis quelques jours.
C'est quoi "l'ultra-gauche" ? C'est "encore pire" que l'extrème gauche,
ils sont dangereux et méchants, si vous pouviez n'en comprendre
et n'en retenir que ça, ce serait parfait.

Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, puisque certains
s'entêtent encore à essayer de penser par eux mêmes,
de comprendre, et d'adopter une démarche critique,
un livre : L'insurrection qui vient.

Ce livre, rédigé par le Comité invisible, pourrait faire
office de manifeste. Puissante injonction à l'insurrection,
il permet surtout d'approcher de manière plus concrète
la "pensée autonome", et de s'en faire une idée propre.

Le livre est disponible au format pdf, en téléchargement libre,
en cliquant sur le lien suivant:
http://www.lafabrique.fr/IMG/pdf_Insurrection.pdf

Extraits:

" ... un monde dont nul ne peut plus nier qu’il s’écroule,
un monde où « devenir autonome » est un euphémisme
pour «avoir trouvé un patron».
«Devenir autonome», cela pourrait vouloir dire, aussi bien:
apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer des
maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement
et à voler dans les magasins. "

" L’appareil de production présent est donc, d’un
côté, cette gigantesque machine à mobiliser psy-
chiquement et physiquement, à pomper l’éner-
gie des humains devenus excédentaires, de l’autre
il est cette machine à trier qui alloue la survie aux
subjectivités conformes et laisse choir tous les
«individus à risque», tous ceux qui incarnent un
autre emploi de la vie et, par là, lui résistent. D’un
côté, on fait vivre les spectres, de l’autre on laisse
mourir les vivants. Telle est la fonction proprement
politique de l’appareil de production présent. "

" Trente ans de chômage de masse, de «crise», de
croissance en berne, et l’on voudrait encore nous
faire croire en l’économie. Trente ans ponctués, il
est vrai, par quelques entractes d’illusion: l’entracte
1981-83, illusion qu’un gouvernement de gauche
pourrait faire le bonheur du peuple ; l’entracte des
années fric (1986-89), où nous deviendrions tous
riches, hommes d’affaires et boursicoteurs ; l’en-
tracte Internet (1998-2001), où nous trouverions
tous un emploi virtuel à force de rester branchés,
où la France multicolore mais une, multiculturelle
et cultivée, remporterait toutes les coupes du
monde. Mais voilà, nous, on a dépensé toutes nos
réserves d’illusion, on a touché le fond, on est à
sec, sinon à découvert. "

" De Colbert à De Gaulle en passant par
Napoléon III, l’État a toujours conçu l’économie
comme politique, non moins que la bourgeoisie,
qui en tire profit, et les prolétaires, qui l’affron-
tent. Il n’y a guère que cette étrange strate inter-
médiaire de la population, ce curieux agrégat sans
force de ceux qui ne prennent pas parti, la petite bour-
geoisie, qui a toujours fait semblant de croire à
l’économie comme à une réalité – parce que sa neu-
tralité en était ainsi préservée. Petits commerçants,
petits patrons, petits fonctionnaires, cadres, pro-
fesseurs, journalistes, intermédiaires de toutes
sortes forment en France cette non-classe, cette
gélatine sociale composée de la masse de ceux qui
voudraient simplement passer leur petite vie pri-
vée à l’écart de l’Histoire et de ses tumultes. Ce
marais est par prédisposition le champion de la
fausse conscience, prêt à tout pour garder, dans
son demi-sommeil, les yeux fermés sur la guerre
qui fait rage alentour. "

Bonne lecture.

lundi 10 novembre 2008

Raùl Zibechi: Les Mouvements Sociaux En Amérque Latine, Partie 2

"Les mouvements sociaux en Amérique Latine" est une série de quatre volets de 6mn 30 chacun au cours desquels Raùl Zibechi, journaliste uruguayen, nous expose son analyse concrète et autonome du sujet.

Dans le premier volet, Raùl nous exposait les traits caractéristiques des mouvements latino-américains indispensables à leur compréhension et nous offrait sa thèse des deux mondes cohabitant sur le même continent.

Avec ce deuxième volet, il nous emmène au cœur même du sujet à travers la vie interne des mouvements. Il nous décrit, entre autre, le long et douloureux processus de formation d'un mouvement social.


mercredi 5 novembre 2008

dimanche 2 novembre 2008

Les Mères de la Place de Mai

Le 26 mars 1976 l’Argentine est frappée par un coup d’état militaire : dictature et terrorisme d’Etat sont instaurés, 30 000 personnes « disparaissent » entre les mains des autorités, le pays plonge dans la peur. Face à cette terreur, des femmes anonymes et sans défense trouvent le courage de se révolter et de rompre le silence. Ce sont les mères de ces « disparus ». Afin de crier leur douleur et leur soif de vérité elles marchent silencieusement tous les jeudi autour de la Place de Mai. Certaines sont tuées mais leur lutte elle ne s’arrêtera jamais et alerta le monde sur les horreurs de cette dictature.


Juanita est une « Mère de la Place de Mai ». En appelant au devoir de mémoire elle nous livre ici un témoignage sans appel sur les atrocités de la dictature et la lutte exemplaire menée par les Mères de la Place de Mai. Pleine de vie, de courage et d’espoir elle nous explique pourquoi à 94 ans elle continue de marcher pour la justice et la vérité.



Les Mères de la Place de Mai

Les enfants du canal ... Un an après - Partie 1

Les Enfants Du Canal ... Un An Après, ou le portrait de gens
qui vivent dans la rue, rencontrés sur les bords du Canal St Martin.
Le film témoigne de leur itinéraire, un an après l'action ménée
pendant l'hiver 2006 par l'association les Enfants de Don Quichotte.

Documentaire réalisé par Lily et Jean-Pierre Franey.


Les enfants du canal ... Un an après - Partie 2

Les enfants du canal ... Un an après - Partie 3

mercredi 29 octobre 2008

Commentaires

" Celui qui refuse la violence peut rayer le mot révolution
de son vocabulaire. " Malcom X

N'hésitez pas à laisser des comentaires, les vidéos comme
les derniers articles n'ont donné lieu à aucune réaction ...

Les Enfants de Don Quichotte

On se souvient tous des tentes qui avaient été plantés l'hiver 2006
sur les bords du canal St Martin, pour mobiliser les Français et
les responsables politiques sur le problème des mal logés en France,
problème grave qui dure depuis 30 ans et auquel aucune solution
d'envergure n'a été apporté.

Cette action, menée par l'association les Enfants de Don Quichotte,
avait entrainé des promesses et des engagements, notamment
de Mr Sarkozy, alors en campagne présidentiel.

A l'approche de l'hiver, et devant un constat qui reste le même,
2 ans plus tard, les Enfants de Don Quichotte (avec de nombreuses
associations) essayent de reprendre la parole et envisagent une
nouvelle action.

Ils réclament l'application de la loi sur le droit au logement opposable
(droit garanti par la constitution) et une réelle volonté politique
pour trouver une solution au problème des mal logés en France.

Il faudrait se tenir prêt, cet hiver, à braver le froid et à descendre
dans la rue poser nos tentes aux côtés des mal logés, où que ce soit,
par ce qu'une nouvelle action n'aura pas d'impact sans une implication
réelle des citoyens Français.

J'espère que l'on saura se mobiliser, car il n'y a pas de luttes vaines,
et qu'on nous a déjà montré le chemin.

L'expérience de 2006 avait donné lieu à un documentaire,
Poudre aux Yeux, alors mis en visionnage libre sur dailymotion.
Le film, qu'il faut aller voir, vient de sortir au cinéma sous le nom de
Les Enfants de Don Quichotte, Acte 1.

Je vous propose d'écrire l'acte 2 ensemble ...


Site de l'association:
http://www.lesenfantsdedonquichotte.com/v4/index.html

Page dailymotion:
http://www.dailymotion.com/lesenfantsdedonquichotte

jeudi 23 octobre 2008

On The Road



Petits bouts de ces quelques mois passés sur les routes d'Amérique du Sud.

mercredi 15 octobre 2008

Raùl Zibechi: Les Mouvements Sociaux En Amérique Latine, Partie 2


Raùl Zibechi fait partie des personnes que je tenais absolument à rencontrer lors de notre voyage, au même titre qu’Evo Morales ou les Mères de la Place de Mai. Journaliste et écrivain uruguayen, il est l’un des spécialistes des mouvements sociaux latino-américains.

Au cours d’un entretien accordé en janvier 2008 à la frontière uruguayo-brésilienne, il nous expose une analyse concrète et autonome des mouvements sociaux en Amérique Latine. Des Sans Terre du Brésil aux mapuches du Chili en passant par les piqueteros argentins, des zapatistes du Chiapas aux aymaras d’El Alto, il aborde sans angélisme les mouvements sous tous leurs angles.


Les mouvements sociaux en Amérique Latine, part 1



Dans ce premier extrait Raùl nous explique pourquoi et comment, en Amérique Latine, les mouvements sociaux sont devenus des acteurs essentiels de la construction d'un monde alternatif, celui des millions de sud-américains victimes du néolibéralisme.

mardi 14 octobre 2008

Un court métrage de Ken Loach sur la tragédie Chilienne


Ken Loach September 11 -

Quelques années après les attentats du 11 septembre 2001, Arte avait
demandé à plusieurs réalisateurs de différents pays de réaliser un
court métrage en rapport avec le 11 septembre. Ken Loach, réalisateur
anglais, avait choisi d'évoquer la tragédie Chilienne, en parlant d'un autre
11 septembre: le 11 septembre 1973 et le coup d'état de Pinochet.

Ken Loach a eu l'intelligence de faire un parallèle historique saisissant,
et évoque ainsi le rôle sombre qu'ont joué les Etats Unis dans la mise en
place d'une dictature sanglante au Chili, une des périodes les plus noires
de l'histoire de ce pays.

Le cinéma de Ken Loach oeuvre ici pour le devoir de mémoire,
et le contraste qui est fait donne une autre lecture des évènements.

Il serait bon de ne pas oublier aussi vite les enseignements de
l'histoire, semble vouloir nous dire Ken Loach, dans ce court métrage
humble et humaniste. Un film qui démontre aussi un des rôle que peut
remplir le cinéma, l'oeuvre de Ken Loach ayant toujours été dominé
par des préoccupations sociales et actuelles.

C'est un film dont j'avais déjà parlé sur notre blog précédent,
il est de toute façon à voir ou a revoir, sans modération.

vendredi 10 octobre 2008

Cartonero à Buenos Aires


Cartonero à Buenos Aires


Portrait d'Emmanuel, rencontré calle Venezuela à Buenos Aires


Buenos Aires by Night


Buenos Aires by Night

Balade sous influence dans les rues de Buenos Aires la nuit.

Avec les amis du Che Lagarto.


jeudi 9 octobre 2008

Premières vidéos

Pas d'excuses, pour avoir été si longs, et pour avoir laissé ce blog
en friche. Le retour n'a pas été si facile à digérer, et c'est toujours
un peu le bordel dans nos têtes.
Enfin, on a décidé de réaliser des petites séquences avec les images
filmées les 3 premiers mois de notre voyage (Brésil, Uruguay,
Argentine). C'est un mélange de beaucoup de choses, des sujets
différents, dans la forme et dans le ton, mais des images que l'on
voulait montrer et partager.

Ces petites séquences feront leur apparition incessamment sous
peu sur le blog.

Ensuite, et bien on va se consacrer à nos amis Mapuche, et au
montage du documentaire proprement dit. Mais ça, c'est une
autre histoire...


Joffrey et Christophe

mardi 30 septembre 2008

Mala Vida

Mala vida mes amis,
Mala vida ma famille,
Mala vida los ninos,
Mala vida el pueblo,


Mala vida mi amor


"Hey, what become of the dreams we had ?"

mercredi 23 juillet 2008

Jorge une nouvelle fois persécuté!

Malheureusement depuis notre retour en France la persécution envers nos amis mapuches du Chili ne présente aucun signe de faiblesse. Arrestations, promesses bidons, intrusions dans la vie privé, montages grotesques rythment le quotidien du Peuple de la Terre. Notre ami Jorge Huenchullan en est une nouvelle fois victime.



Ses données informatiques piratées par deux individus!


Il y a quelques heures à peine, Alex Riva, le responsable du cyber café d’Ercilla remarque le comportement bizarre de deux individus. Ils sont en train de télécharger sur un disque dur externe toutes les données provenant du courrier électronique d’un certain… Jorge Huenchullan Werken de la comunauté de Temucuicui. Il tente d’interpeller les deux individus qui prennent la fuite dans une camionnette Nissan Blanche…

Jorge nous avait confié il y a peu qu’il pensait que son courrier était piraté par les services de renseignement chilien.

Cette affaire honteuse n’a malheureusement rien de surprenant et elle est à mettre en relation avec la future restitution de terres en faveur de la communauté de Temukuikui. Rappelons qu’après plusieurs années de lutte, les revendications territoriales de Temukuikui semblent trouver une issue favorable. Le gouvernement a décidé en mai de mettre la main au portefeuille et de racheter l’intégralité des terres réclamées, l’ensemble des propriétaires étant disposé à vendre. Trois des cinq terrains réclamés devraient être restitués le 30 juillet.

Tout semble aller pour le mieux sauf que les Carabineros du Chili vivent cette restitution de terres comme une humiliation. Les pauvres, eux qui s’efforcent de mettre les « indiens fauteurs de trouble » en prison se sentent désavouer par le propre gouvernement. La puissante institution militaire qui se croit toujours sous la dictature cherche donc à faire tout capoter. Et pour cela rien de mieux que de mettre en taule Jorge, le leader de la communauté. Pirater son courrier afin de monter de nouvelles accusations, en voila une bonne vieille méthode fasciste qui à fait ses preuves. !

Rappelons que Jorge a déjà passé quatre années de sa vie en prison, qu’il croule encore sous les chefs d’accusation et qu’il a été arrêté une nouvelle fois en mai dernier à la veille de sa rencontre avec la Présidente Michelle Bachelet. Motif : il ne se serait pas présenter à un procès…qu’on ne lui a jamais notifié ! Ah oui j’oubliais, les meilleurs alliés des carabiniers là bas c’est les juges. C’est ce qu’on appelle du travail d’équipe.

J’aimerais vous dire que le cas de Jorge est isolé mais malheureusement il y a pas plus représentatif de ce qui ce passe là bas.

Maricheweu !

PS : Et puisque les rares moments de bonheur il faut les savourer, je posterais les photos de la récupération imminente de trois des cinq terrains revendiqués.

Rappel Elena Varela, cinéaste chilienne qui réalisait un film sur les mapuches, a été arrêtée le 7 mai dernier pour association illicite terroriste. On essaye de la lier à un hold up avec homicide perpétré en 2005. Tout son matériel a été confisqué, elle est depuis en prison et son avocat n’a pas accès au dossier. Face à l’incohérence de cette histoire aucune explication détaillée n’a été donnée, malgré la mobilisation des milieux artistiques et des ONG tel Amnesty ou RSF.

mercredi 16 juillet 2008

Big Sister

Nathan est un ami journaliste suizo-colombien vivant à Bogota. Voici son regard, vu de là bas, sur la libération d'Ingrid Bétancourt .



Elle est descendue de l’avion, comme une miss. Elle a été chez Sarko. Elle a vu Villepin, Zapatero, Chirac, Ban Ki Moon, Notre Dame de Lourdes, Larry King, Libé, Le Monde, TF1, la BBC, TVE, la Rai et ses enfants.

En exclusif, à la télé, á la radio et à la une de vos journaux préférés. Pour vous, pépé, tata et les mioches, des insondables profondeurs de la jungle colombienne à la garden party du 14 juillet, le reality le plus chaud de l’été. Big Sister, Sainte Ingrid, super Betancourt, la résurrection de la passionaria mystique.

L’épisode du sauvetage de 15 otages aux mains de FARC parait tellement invraisemblable qu’il est impossible de ne pas provoquer des suspicions légitimes. Dans un pays en guerre, la vérité est toujours la première victime.

En Colombie on est habitué à cette réalité, qui se confond souvent à la magie. Aux nouvelles renversante, qui tombent du ciel, enveloppées dans du papier rose bonbon. Aux scénarios dignes des meilleurs telenovelas nationales.

Le narco Escobar n’a-t-il pas voulu racheter la dette extérieure du pays, fait construire une prison avec robinets en or et finir assassiné le jour de son anniversaire, localisé grâce à un coup de téléphone de ses enfants ? Ingrid elle-même n’a-t-elle pas parlé d’un « miracle » ?

Les éclaircissements tombent 20 ans après et tout le monde se surprend d’apprendre une vérité bien connue.

Mais, pourquoi pas ? Évidemment ça tombe bien. Comme souvent en Colombie. Juste au moment où Uribe lance l’idée d’un référendum pour approuver sa deuxième réélection. Juste au moment où notre président s’embourbe dans de sombres histoires de corruption. Juste au moment où on annonçait des libérations imminentes. Juste au moment où tout le monde proclamer haut et fort que les FARC sont finies. Juste au moment où le candidat républicain Mc Cain visite la Colombie. Juste au moment où Chavez invite les FARC à déposer les armes et renoue ses relations avec la Colombie.

En tant que anti-uribiste je voudrais que ce soit un canular, une vile manipulation de la presse, de l’opinion publique. Un infâme complot du sionisme impérialiste. Il est difficile d’accepter les victoires de ses opposants, mais là, le scénario était tellement bien ficelé qu’il m’a été inévitable verser une petite larme brillante face à l’écran.

A vrai dire, je m’en fous un peu de comment a été menée l’opération. Comme a dit Bakounine, « Je ne suis vraiment libre que lorsque tous les êtres humains qui m'entourent, hommes ou femmes, sont également libres ».

Alors. Rançon ? Corruption des FARC ? Montage ? Je crains que la première saison de Big Sister ne nous apportera pas ces réponses. Mais restez branchés sur votre blog favori pour des révélations explosives !

Nathan Jaccard

mardi 15 juillet 2008

Réflexions sur le cinéma

Il n'y a pas de "monde" du cinéma, le cinéma n'est pas, ou ne devrait
pas être, un monde à part, coupé des choses, des gens, des sentiments
et des saisons.

En tant qu'art, il doit être un moyen d'expression, et plus que tout,
un moyen de communication. Avec son support propre, les images.

Le cinéma apporte, par rapport à la photographie, le temps et
le mouvement d'abord, le son ensuite.

Enfin, et comme vecteur de création, le cinéma est d'abord montage,
juxtaposition et superposition d'images.

L'image est un des grands mythes du 20ème siècle, objet de fascination et
de culte. Elle a conquis, jusqu'à la politique, par son pouvoir de conviction,
souvent utilisée comme preuve. Divine puisque qu'irréfutable.

"Je ne crois que ce que je vois". Alors on nous a montré.

On a tous vu, les 2 tours s'effondrer des dizaines de fois, le grand oral
réussit du gouvernement Bush devant l'ONU visant à démontrer,
preuves à l'appui, que l'Irak détenait des armes de destruction massives,
la libérationd'Ingrid Bétancourt, filmée par chance (sic) par un
vidéaste amateur.

Et la vérité dans tout ça ?

Ou j'essaye donc bien de vous mener ?

On parlait de cinéma, il me semble. Et voilà qu'à Cannes, sort un film
ovni, un film réfractaire à toute catégorisation, et que l'on a tant bien
que mal classé comme "documentaire d'animation". Le nom fait sourire.
Je veux parler du film Valse avec Bachir d'Ari Folman, (film en ce moment
en salles) qui est en même temps un film sur la mémoire, et ses absences,
un film sur l'absurdité de la guerre, et surtout un témoignage sur un fait
historique : l'invasion israélienne du Liban sud en 1982, et le massacre
de Sabra et Shatila, deux camps de réfugiés Palestiniens.
Ce film prend donc le parti osé de témoigner d'un fait historique, par
des images entièrement dessinés sur ordinateur. Et s'assume comme tel.

Il n'y a qu'à la fin, toute fin, du film, ou l'on se retrouve face à des images
d'archives, des camps et du lieu du massacre. On ne peut pas pour autant
parler d'un retour à la réalité, sinon d'une manière de souligner le propos,
et d'insister sur la gravité des faits, auxquels le réalisateur est directement
lié. (c'est d'ailleurs tout le cheminement du film, qui est une expédition dans
la mémoire du réalisateur, pour savoir, en tant que jeune soldat israélien,
ou il était ce jour là et quelle a pu être son implication dans ce massacre).

Moins que les qualités du film (grand absent du palmarès à Cannes),
je veux surtout insister sur ce qu'il représente. Voilà que sort un film
en 2008, et qu'il rend, par son existence même, la séparation
(osons le mot "frontière") entre fiction et documentaire obsolète,
inappropriée, dépassée.

Les questions qu'il soulève (qu'est ce qu'un documentaire, comment peut
on témoigner d'un fait, quel lien entre image et vérité (...) ) sont
passionnantes, et je veux surtout saluer la démarche du réalisateur,
et l'existence d'un cinéma qui chamboule, qui questionne,
qui remet en cause, qui ose, et qui sait s'affranchir des académismes,
et des petites cases dans lequel on aurait voulu l'enfermer.

Il faudrait aussi citer le film Redacted de Brian de Palma, véritable
travail sur l'image et leçon de cinéma, qui offre une autre vision de
la guerre en Irak, utilisant virtuosement les différentes manières
de faire de l'image aujourd'hui.

Il y a une fertilité, une ingéniosité du cinéma pour mettre en
perspective, créer des débats, une tendance avant gardiste qui ne
peut que m'enchanter.


(la nouvelle vague a précédé de presque 10 ans Mai 68)


Le cinéma n'est pas, ou ne devrait pas être, un "art de professionnel".

Il faut détruire cette idée, démystifier la chose, rendre humain
le processus. Dépasser cette peur de l'image. Le cinéma n'est ni un
support, ni un lieu, c'est une démarche. Souvent tactile, parfois physique.
Nous sommes des artisans de l'image.

Je rêve d'un cinéma en phase avec son époque, décomplexé, libre,
et surprenant. Non, le cinéma ne mourrera pas avec l'avènement
du DVD et du home cinéma, tout ceci n'étant qu'un
"témoignage du cinéma".

On ne peut pas nier le fulgurant développement d'internet,
et sa nouvelle importance dans la relation "consumériste" des gens
à l'image. L'avènement du tout, tout de suite. Mais ne diabolisons
pas internet. Comme espace de liberté, on peut y trouver du pire,
mais aussi du bien meilleur. A nous de le reprendre à notre compte,
d'y imposer nos idées, notre vision des choses, et du "bien meilleur".
Je ne parlerais même pas de la génération blog, tout comme la
possibilité d'avoir un accès à une information libre, indépendante,
et de qualité. Je parlerais de Revolta, projet bancal, film infinanceable
par les voies traditionnelles, et qui a vu le jour grâce à la volonté,
a conviction ( et la folie ?) de quelques anciens de Canal +.

Ce film est avant tout un road trip, une expérience humaine
(autant vécue que filmée), et le premier long métrage mis à disposition
gratuite des spectateurs sur dailymotion.

http://www.dailymotion.com/relevance/search/revolta/video/x4r81v_revoltakilometre-zero-le-film_shortfilms

C'est une possibilité plutôt novatrice de faire se rencontrer un film
et son public, résultat d'une volonté de partager, et de faire partager,
l'auteur encourageant les spectateurs à diffuser son oeuvre.

Quelques mois plus tôt, Dailymotion avait déjà mis en ligne
Poudre aux yeux, documentaire de 71 minutes sur la lutte de simples
citoyens pour fédérer les sans abris dans la lutte pour la défense de leurs droits.

Internet comme structure de diffusion, comme moyen d'échange, comme
nouveau vecteur d'un cinéma fauché et indépendant ?

Internet est encore tout jeune, il nous faudrait grandir avec lui,
et se ré approprier cet espace, pour multiplier la somme des possibles.

Enfin,j'aimerais saluer la démarche d'amis à moi,
tombés assez jeunes dans la marmite du cinéma, et qui ont créé
leur propre collectif.
Pour se donner une vitrine, ils ont aussi montés un site internet,
cinema-boycott.org,
et partagent ainsi leur vision, leur démarche cinématographique.

Ils ont organisés une projection à L'Etna (association de cinéastes
dans le 11é) la semaine dernière, mais je m'y suis pris trop tard
pour vous avertir ...

Pourquoi ai-je donc pris le temps de parler de tout ça ?
Pour terminer par cette affirmation, il n'y a qu'un seul cinéma,
qui chaque jour se réinvente, se remet en question, bouscule et interpelle.
Et qui parfois, au détour d'un plan, d'une réplique ou d'un silence,
sait nous ouvrir des horizons nouveaux, nous amener à des sentiments
enfouis, et poser les problématiques de demain.

dimanche 6 juillet 2008

Libération d'Ingrid vue d'un autre angle

Dans une histoire aussi politique que la libération d'Ingrid Bétancourt, nous n'avons qu'une seule certitude: la version officielle, par essence, n'est qu'une arnaque.

Pour ceux qui souhaitent y voir un peu plus clair voici un article écrit par Claude-Marie Vadrot et paru dans Mediapart le journal web d'Edwy Plenel l'ancien directeur du Monde. Loin d'affirmer qu'il détient la vérité absolue, cet article a le mérite de nous offrir une lecture différente, en cohérence avec les derniers évènements du conflit, le comportement des acteurs et les intérets qui sont en jeu:

http://www.mediapart.fr/journal/france/040708/liberation-d-ingrid-betancourt-ce-que-ne-dit-pas-la-version-officielle

jeudi 26 juin 2008

Premières Lignes

Alors voilà, on y est, tout juste de retour d'Amérique du Sud,
nouveau départ et nouveau blog.

Comment il sera ce nouveau blog ? On le voit comme un lieu
d'échange, de partage, de débats et de créations.
Nous, on compte y mettre plein de choses, les premières vidéos
du voyage, d'ici peu, l'avancée du montage du documentaire aussi,
mais surtout, des textes, des photos, des vidéos, de la musique,
des dessins, des coups de cœur, des coups de gueule,
et tout ce qui nous passera par la tête et dont on aura envie de vous parler.
Voilà comment il faudrait le voir ce blog, comme un moyen d'expression,
hautement démocratique, puisque nous souhaitons que vous y participiez aussi.
Imaginez, un lieu rien qu'à nous, ou l'on ne parle que de ce qu'on aime,
et ou chacun est invité à partager son point de vue et ses passions.
Joli programme, non ?

On a décidé d'appeler cet espace Premières Lignes,
puisque il est temps de remplir ces pages blanches,
et d'oser y écrire nos premiers mots, premières idées.
Premières réalisations. Christophe et moi avons posé
la première pierre, avec ce film que l'on est allé tourner au Chili,
puisque maintenant, nous sommes adultes, et qu'il s'agit de faire.

Premières Lignes aussi, comme un départ au front,
tous ces combats et ces luttes que l'on doit mener
de face, au plus proche d'une réalité qu'il s'agit de bien
connaitre, avant même d'espérer la changer ...

Joffrey et Christophe