vendredi 14 novembre 2008

L'Insurrection Qui Vient

Stigmatiser et vulgariser toute tentative de révolte sociale.

" Ultra-gauche, autonomes, anarchistes ", voilà ce que s'évertuent
à répéter ministres et médias depuis quelques jours.
C'est quoi "l'ultra-gauche" ? C'est "encore pire" que l'extrème gauche,
ils sont dangereux et méchants, si vous pouviez n'en comprendre
et n'en retenir que ça, ce serait parfait.

Pour ceux qui voudraient aller un peu plus loin, puisque certains
s'entêtent encore à essayer de penser par eux mêmes,
de comprendre, et d'adopter une démarche critique,
un livre : L'insurrection qui vient.

Ce livre, rédigé par le Comité invisible, pourrait faire
office de manifeste. Puissante injonction à l'insurrection,
il permet surtout d'approcher de manière plus concrète
la "pensée autonome", et de s'en faire une idée propre.

Le livre est disponible au format pdf, en téléchargement libre,
en cliquant sur le lien suivant:
http://www.lafabrique.fr/IMG/pdf_Insurrection.pdf

Extraits:

" ... un monde dont nul ne peut plus nier qu’il s’écroule,
un monde où « devenir autonome » est un euphémisme
pour «avoir trouvé un patron».
«Devenir autonome», cela pourrait vouloir dire, aussi bien:
apprendre à se battre dans la rue, à s’accaparer des
maisons vides, à ne pas travailler, à s’aimer follement
et à voler dans les magasins. "

" L’appareil de production présent est donc, d’un
côté, cette gigantesque machine à mobiliser psy-
chiquement et physiquement, à pomper l’éner-
gie des humains devenus excédentaires, de l’autre
il est cette machine à trier qui alloue la survie aux
subjectivités conformes et laisse choir tous les
«individus à risque», tous ceux qui incarnent un
autre emploi de la vie et, par là, lui résistent. D’un
côté, on fait vivre les spectres, de l’autre on laisse
mourir les vivants. Telle est la fonction proprement
politique de l’appareil de production présent. "

" Trente ans de chômage de masse, de «crise», de
croissance en berne, et l’on voudrait encore nous
faire croire en l’économie. Trente ans ponctués, il
est vrai, par quelques entractes d’illusion: l’entracte
1981-83, illusion qu’un gouvernement de gauche
pourrait faire le bonheur du peuple ; l’entracte des
années fric (1986-89), où nous deviendrions tous
riches, hommes d’affaires et boursicoteurs ; l’en-
tracte Internet (1998-2001), où nous trouverions
tous un emploi virtuel à force de rester branchés,
où la France multicolore mais une, multiculturelle
et cultivée, remporterait toutes les coupes du
monde. Mais voilà, nous, on a dépensé toutes nos
réserves d’illusion, on a touché le fond, on est à
sec, sinon à découvert. "

" De Colbert à De Gaulle en passant par
Napoléon III, l’État a toujours conçu l’économie
comme politique, non moins que la bourgeoisie,
qui en tire profit, et les prolétaires, qui l’affron-
tent. Il n’y a guère que cette étrange strate inter-
médiaire de la population, ce curieux agrégat sans
force de ceux qui ne prennent pas parti, la petite bour-
geoisie, qui a toujours fait semblant de croire à
l’économie comme à une réalité – parce que sa neu-
tralité en était ainsi préservée. Petits commerçants,
petits patrons, petits fonctionnaires, cadres, pro-
fesseurs, journalistes, intermédiaires de toutes
sortes forment en France cette non-classe, cette
gélatine sociale composée de la masse de ceux qui
voudraient simplement passer leur petite vie pri-
vée à l’écart de l’Histoire et de ses tumultes. Ce
marais est par prédisposition le champion de la
fausse conscience, prêt à tout pour garder, dans
son demi-sommeil, les yeux fermés sur la guerre
qui fait rage alentour. "

Bonne lecture.

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