samedi 21 février 2009

De la (géniale) utilité du terrorisme - 2ème partie


Terroristes
, les résistants pendant la seconde guerre mondiale.
Terroristes, ceux dont les révolutions échouent.
Terroristes, ceux qui répondent par la violence insurrectionnelle à la violence institutionnelle.
Terroristes enfin, tous ceux (vous, moi) qui pensent, agissent et s’organisent en dehors du carcan de la loi.

Que l’on fasse peser sur vous l’accusation de terrorisme, vous n’êtes plus un homme.
Le terroriste n’a pas droit à la justice, le terroriste n’a droit à rien, ni droits aucuns.
Le terroriste n’est pas présumé innocent, il est présumé terroriste.
On ne discute pas avec un terroriste, le terroriste n’est pas doué de raison.
Le terroriste est un fanatique. On l’abat, ou au pire, on l’enferme.

Contre les présumés terroristes, tout devient permis, surtout le pire.

Contre les présumés terroristes, les démocraties assassinent, torturent et emprisonnent sans jugement.

Contre les présumés terroristes, les démocraties piétinent sans vergogne leurs prétendus textes et principes fondateurs, à savoir les lois, les constitutions, le droit et les conventions internationales.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais

A t-on trouvé plus efficace, dans nos démocraties modernes, que l’accusation de terrorisme pour isoler, diaboliser et décapiter (au sens propre comme au sens figuré) un mouvement de révolte, une insurrection populaire ?

A t-on trouvé plus efficace, dans nos démocraties modernes, que l’invocation de la menace terroriste pour distiller la peur, impacter les consciences, rendre dociles les esprits et domestiquer une population ?

terreur peur collective que l’on fait régner sur une population pour briser sa résistance

Parallèlement à la criminalisation croissante des luttes sociales, on essaye de créer la confusion entre terrorisme et violence légitime. Il n'y a de violence légitime que celle qu'on nous oppose, nous assène t-on, même lorsque celle-ci est utilisée à tort et à travers, même lorsque celle-ci est utilisée de manière totalement disproportionnée, abusive, et, précisément, illégitime.

Depuis que Marx nous a aidé à comprendre que « l’état est l’organe de domination d’une classe sur une autre », on ne peut accepter que ce même état s’arroge le monopole de la violence légitime.

Affranchissons-nous du concept de légalité (ce que l’on nous autorise à), articulons nos actions et nos réflexions autour de celui de légitimité (ce que nous estimons juste, ou justifié).

Mieux vaut vivre à la marge que mourir au milieu

Il doit y avoir combat à chaque fois qu'on nous refuse le débat.

Il doit y avoir combat à chaque fois que matraques et fusils répondent à nos cris de révolte.

Affirmons-nous comme puissances de vie, comme forces pensantes et agissantes, réapproprions nous les savoirs, partageons les connaissances, amplifions les révoltes ici et là, soyons autodidactes, matérialisons les conditions de notre propre autonomie, créons les espaces de liberté, aux espaces de droit préférons les espaces de vie, soyons conséquents, multiplions les possibilités, refusons les acquis, bannissons la morosité ambiante, choisissons l’humain, et de tout un chacun, exacerbons sa capacité à créer, à résister, à penser, à s’organiser, à s’autodéterminer, à aimer ;

Peut-être alors serons-nous capables d’envisager le rapport à l’autre sous un prisme différent, un rapport basé non plus sur la nécessité mais sur la solidarité.

La route est longue, le combat difficile, mais les camarades sont nombreux.

The old get old
And the young get stronger
May take a week
And it may take longer
They got the guns
But we got the numbers
Gonna win, yeah
We're takin' over
Come on !


(Ce texte devait être une suite à De l’utilité du terrorisme, c’est tout autant une suite à L’illusion démocratique, et surtout une digression en bonne et due forme. Dérapage il y a eu, contrôlé ou pas)

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